Sean Willy affirme que la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) fait une réelle différence pour sa Première Nation de la Saskatchewan en l’aidant à relever un défi persistant en matière d’infrastructures partout au pays : l’approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées.
Le président et chef de la direction, Des Nedhe Development Corporation, la société de développement économique de la Première Nation d’English River, est fier de savoir que la Première Nation construira une nouvelle usine de traitement des eaux usées. La nouvelle installation aidera la réserve urbaine de 135 acres de Grasswoods près de Saskatoon et la municipalité de Corman Park à délaisser les fosses septiques grâce à un prêt de 27,3 millions de dollars de la BIC.
« Grâce à une entente de financement avec la BIC, nous avons pu construire une installation de traitement des eaux usées ultramoderne et durable ainsi que les infrastructures adjacentes, ce qui nous a permis d’attirer de nombreux locataires et de créer des occasions de revenus à long terme pour la communauté », a déclaré M. Willy.
Certains des besoins les plus importants en matière d’infrastructures pour les communautés autochtones sont ceux qui leur permettent de mettre en valeur leurs terres pour attirer des entreprises, favoriser les investissements et créer des revenus et des occasions d’emploi à long terme, a-t-il ajouté. Il a souligné que les infrastructures sont vraiment le pilier du développement économique et de la résilience des communautés.
M. Willy a expliqué que l’accès à des capitaux abordables est de loin le principal obstacle pour répondre aux besoins des communautés en matière d’infrastructures. Toutefois, il peut être difficile d’obtenir du financement pour des projets de grande envergure en raison des risques perçus liés aux prêts aux communautés autochtones qui entraînent des modalités de prêt défavorables.
« Pour surmonter ces obstacles, nous devons fournir un soutien ciblé, ainsi que des conditions financières plus favorables et des programmes de formation, afin de donner aux communautés les moyens de construire les infrastructures dont elles ont besoin pour assurer leur croissance à long terme. »
La BIC aide les communautés autochtones partout au pays à concrétiser d’importants projets d’infrastructures. À ce jour, la BIC a engagé 501.5 millions de dollars pour atteindre son objectif d’investir plus de 1 milliard de dollars dans des projets en partenariat avec les communautés autochtones et au bénéfice de celles-ci. Les 15 projets incluent des parcs solaires en Alberta, un aéroport régional à Thompson, au Manitoba, et des connexions à Internet haut débit dans de nombreuses petites communautés éloignées.
Matt Jamieson, président et chef de la direction, Six Nations of the Grand River Development Corporation, affirme que la qualité de l’eau, sa distribution et le traitement des eaux usées sont les besoins les plus importants en matière d’infrastructures dans sa communauté, la réserve la plus peuplée du Canada, près de Hamilton, en Ontario.
« Je pense que plus de 200 millions de dollars d’infrastructures liées à l’eau sont nécessaires pour raccorder toutes les habitations de la réserve », a-t-il déclaré lors d’une entrevue.
« Nous aimerions aménager quelques parcelles de terrain dans la réserve, mais nous n’avons tout simplement pas les capitaux nécessaires pour les relier à nos infrastructures existantes », a déclaré M. Jamieson, ajoutant que la construction de logements convaincrait les membres de retourner dans la réserve et stimulerait les soins de santé, l’éducation, les programmes linguistiques et d’autres besoins d’infrastructures de bases.
Étant donné que la communauté est si dispersée, il est difficile de justifier l’investissement sur le plan économique, car la période de remboursement serait très longue. Donc, le conseil de bande fait ce qu’il peut pour régler la situation à la pièce.
S’attaquer aux infrastructures qui mènent à une société plus saine favorise la réconciliation avec les Autochtones, affirme M. Jamieson.
« Plus on est en santé et dynamique, plus on peut être progressiste dans notre réflexion et saisir de nouvelles occasions », comme Oneida Energy Storage.
Il reconnaît que la BIC a joué un rôle essentiel dans la réalisation du projet mené par la communauté des Six Nations, Northland Power et NRStor.
« Comme il s’agissait d’une technologie novatrice, la BIC était la seule partie qui était prête à participer et à soutenir ce genre d’innovation. »
Bill Lomax, président et directeur général, Banque des Premières Nations du Canada, affirme que son institution financière autochtone fait partie de la solution pour fournir des capitaux d’infrastructures partout au pays. Elle apporte une contrepartie au financement de 100 millions de dollars de la BIC pour répondre aux besoins en matière d’infrastructures, qui vont du logement à l’eau potable et au traitement des eaux usées, en passant par les projets de développement économique qui favorisent la croissance communautaire.
« Le déficit d’infrastructures dans les communautés des Premières Nations, estimé à environ 208,9 milliards de dollars, exige que de nombreux secteurs, gouvernements et institutions comme la BIC travaillent ensemble », a-t-il dit.
Les infrastructures sont la pierre angulaire de la construction de nations et de la réconciliation, a-t-il ajouté.
« La capacité de faire croître l’économie et de bâtir une communauté prospère nécessite des infrastructures de base pour répondre à des besoins essentiels comme faire l’épicerie sur des routes fiables ou créer l’écosystème nécessaire à la croissance des entreprises. C’est vrai pour les communautés autochtones et non autochtones, de bonnes infrastructures facilitent l’accessibilité et les affaires, ce qui contribue à la parité économique et sociale. »