Le grand chef du Conseil tribal du Keewatin affirme que la rénovation de l’aéroport régional de Thompson sera une bouée de sauvetage pour les communautés autochtones du nord du Manitoba.
Walter Wastesicoot rappelle que 11 Premières Nations de la région sont en état d’urgence depuis près de deux ans en raison de lacunes en matière de sécurité publique, de santé et d’infrastructures.
La Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) investit 52 millions de dollars dans le réaménagement de l’aéroport, afin de le rendre plus résistant aux changements climatiques. Ce projet comprend le remplacement du bâtiment de l’aérogare qui s’enfonce dans le pergélisol discontinu.
« L’investissement de la BIC permettra d’atténuer certains des problèmes actuels de l’industrie du transport aérien dans le nord du Manitoba », a déclaré M. Wastesicoot.
Les installations améliorées faciliteront l’accès aux régions du nord du Manitoba et du Nunavut, ce qui profitera à la population, aux entreprises locales et aux personnes qui visitent ces régions.
« De meilleures infrastructures attirent de nouvelles entreprises, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses, des emplois et de la stabilité économique au niveau local », explique Curtis Ross, PDG de l’aéroport régional de Thompson.
L’aéroport régional de Thompson est un centre important pour plus de 37 collectivités du Nord, y compris des communautés autochtones éloignées qui ne sont accessibles que par avion et par des routes de glace. L’amélioration des infrastructures et l’augmentation de la fréquence des vols permettront aux populations d’accéder plus rapidement aux services de santé de Thompson et d’autres villes pour y recevoir des traitements spécialisés.
La BIC a investi dans une station du REM à l’aéroport international Montréal-Trudeau afin d’améliorer le lien des transports en commun avec le centre-ville. Elle a ensuite accordé des prêts pour des travaux dans les terminaux de l’aéroport régional de Thompson et de MET — Aéroport métropolitain de Montréal, ce qui permettra de transporter quatre millions de personnes supplémentaires par an.
Porter Airlines
Porter Airlines prévoit d’offrir des vols intérieurs à partir de l’Aéroport métropolitain de Montréal à compter du second semestre de 2025.
« Cette capacité supplémentaire améliore considérablement la capacité des compagnies aériennes à accroître leurs services dans les corridors canadiens », déclare Brad Cicero, porte-parole de Porter Airlines.
La compagnie aérienne basée en Ontario, qui exploite des avions à turbopropulseurs Q400 et des jets Embrear, vise à desservir au moins 10 marchés nationaux et prévoit un partenariat avec Pascan Aviation pour assurer la liaison avec son réseau régional axé sur le Québec, ce qui permettra aux régions les plus éloignées d’avoir un meilleur accès à des moyens de transport abordables et pratiques.
Selon M. Cicero, l’arrivée de MET dans l’écosystème montréalais renforce considérablement le potentiel économique de la région et la création d’emplois. La participation de la BIC a permis d’accéder aux capitaux nécessaires pour que ce projet d’infrastructures puisse aller de l’avant en respectant les coûts et les délais nécessaires à sa réussite.
Les investissements dans l’aéroport proviennent du secteur du Commerce et transport de la BIC, qui se consacre également au service ferroviaire voyageur, aux ports et installations logistiques, aux autoroutes, aux ponts et aux tunnels, ainsi qu’aux minéraux critiques.
Minéraux critiques
Avec un objectif d’investissement de 5 milliards de dollars, ce secteur vise à assurer une croissance économique à long terme et une contribution permanente de 3 milliards de dollars au PIB. Le secteur du commerce et transport soutient des corridors plus solides et plus efficaces vers les marchés nationaux et internationaux, aidant ainsi les entreprises canadiennes à être compétitives et à se développer. Ses projets permettent de mieux relier la population canadienne aux endroits où elle doit se rendre et contribuent à la croissance de l’économie en facilitant la circulation des marchandises pour favoriser les échanges commerciaux.
Divya Shah, directrice générale, Investissements, responsable des projets liés au Commerce et transport, explique que la BIC ne fournit pas seulement du capital patient, mais aussi des conseils approfondis tout au long du processus, afin de définir la structure des transactions. Le plan d’investissement de la BIC dans les infrastructures habilitantes pour les minéraux critiques soutient les initiatives d’énergie propre et d’électrification, ainsi que les projets de transport et d’infrastructures qui permettront le développement durable des minéraux critiques du Canada.
Les financements portuaires permettront d’agrandir le port de Prince Rupert et d’accroître sa capacité à acheminer les exportations canadiennes. Le projet CANXPORT ajoutera une plate-forme de transbordement des exportations capable de traiter six millions de tonnes de marchandises et d’étendre les capacités de transbordement des conteneurs par voie ferrée. Située à proximité du terminal à conteneurs Fairview, cette nouvelle installation améliorera la productivité en accélérant le mouvement des conteneurs dans l’un des plus grands ports du Canada.
Administration portuaire de Prince Rupert
Shaun Stevenson, président-directeur général de l’Administration portuaire de Prince Rupert, explique que cet équilibre entre les importations et les exportations est essentiel pour servir les industries à travers le Canada.
« Il s’agit essentiellement d’utiliser des conteneurs vides se dirigeant vers l’ouest à destination des marchés de l’Asie-Pacifique, ce qui permet de libérer la capacité latente des conteneurs déjà en transit et d’accroître l’efficacité de la manutention des marchandises », explique-t-il.
Outre les aéroports et la logistique portuaire, la BIC a financé divers projets, notamment le projet ferroviaire Tshiuetin, le projet de route d’Enoch Arena près d’Edmonton et le projet d’infrastructures du débarcadère de Kahkewistahaw à Saskatoon.
La BIC a également travaillé avec VIA Rail sur le projet de train à grande fréquence et aide l’Alberta à développer le projet de service ferroviaire Calgary-Banff.
Elle soutient également les efforts de construction d’une route toute saison de 230 kilomètres et d’un port en eau profonde reliant l’ouest du Nunavut au reste du Canada. Ces infrastructures permettront d’exploiter des gisements de minerais critiques de classe mondiale, notamment le cuivre et le zinc, cruciaux pour les aspirations du Canada en matière d’énergie propre.
Brendan Bell, PDG de West Kitikmeot Resources Corp. a décrit le soutien de la BIC comme étant la « dernière pièce » nécessaire pour faire passer le projet de Grays Bay du stade de concept à celui de projet entièrement autorisé et prêt à démarrer. Ce soutien a permis non seulement de combler le déficit de financement, mais aussi d’orienter la phase de développement afin de s’assurer que le projet est finançable et réalisable.
En plus de libérer les richesses minérales critiques de la région de Kitikmeot, le projet renforcera la sécurité et la souveraineté des Inuits dans l’Arctique.
« West Kitikmeot Resources est une entreprise appartenant à des Inuits et dirigée par des Inuits, et nous poursuivons ce projet uniquement en raison des avantages qu’il peut apporter aux Inuits en matière de transports plus sûrs, de chaînes d’approvisionnement plus robustes et de meilleures occasions économiques », a écrit M. Bell dans un courriel.