Les communautés autochtones isolées du nord du Québec, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut sont à l’avant-garde de nouveaux projets durables visant à assurer leur sécurité énergétique, puis la BIC les aide à atteindre leurs objectifs communautaires. 

Ces initiatives visent à réduire les émissions, à diminuer certains des coûts énergétiques les plus élevés du pays et à stimuler la création d’emplois et le développement économique.

Dans la région de la Mauricie, au Québec, la Première Nation Atikamekw d’Opitciwan fait des progrès importants vers l’indépendance énergétique. Grâce à un prêt de 24 millions de dollars de la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC), la communauté construit une installation de cogénération à la biomasse de 4,8 MW. Cette centrale utilisera l’écorce, la sciure et les copeaux de bois provenant d’une scierie voisine pour produire de l’électricité destinée aux besoins de la communauté et de la vapeur pour alimenter un nouveau four à bois dans la scierie. Le projet devrait permettre d’économiser 4,6 millions de litres de diesel par an et de réduire les émissions de plus de 11 000 tonnes.

Le chef Jean-Claude Mequish, de la Première Nation Atikamekw d’Opitciwan, a souligné l’importance de cette initiative : « Elle nous permettra de mettre fin à notre dépendance au diesel, qui est une source d’énergie coûteuse, polluante et instable. » 

« Une fois en service, l’installation de cogénération à la biomasse forestière fournira une source d’énergie fiable et sûre à nos familles et à nos infrastructures. Elle alimentera notre scierie, pilier de l’économie locale, et créera des emplois de qualité. Il s’agit d’une étape concrète vers l’indépendance énergétique et le développement économique de notre nation. »

Au-delà des avantages économiques, la réduction de la consommation de diesel améliore la qualité de l’air, renforce la fiabilité énergétique et minimise le trafic lourd sur les routes locales. 

« Sur le plan social, nous créons des emplois locaux et développons les compétences au sein de notre communauté. Sur le plan culturel, ce projet reflète notre vision d’un développement qui respecte notre territoire et nos valeurs. C’est un modèle d’économie circulaire dont nous sommes fiers. », a ajouté le chef Jean-Claude Mequish.

Il a également souligné que le soutien de la BIC avait été crucial pour faire avancer cette vision, qui remonte à une dizaine d’années, tout en préservant la pleine propriété par la communauté.

« Grâce à [la BIC], ce projet est devenu réalité et inspirera d’autres communautés autochtones à travers le pays. »

Dans les Territoires du Nord-Ouest, la Société régionale inuvialuite mène le projet de développement du puits de gaz naturel M-18, d’une valeur de 293 millions de dollars. Cette initiative, soutenue par un prêt de 100 millions de dollars de la BIC, permettra de produire du gaz naturel et du diesel synthétique pour répondre aux besoins locaux en matière de chauffage, de transport et d’énergie. Accessible par une route de glace depuis Inuvik, le projet vise à réduire la dépendance de la région à l’égard du carburant transporté depuis le sud.

Ce projet changera véritablement la vie de la communauté, a déclaré Duane Smith, président-directeur général de la Société régionale inuvialuite.

« Nous nous engageons à garantir une source d’énergie stable et à long terme pour la région, renforçant ainsi la sécurité énergétique tout en offrant des avantages durables qui soutiendront la culture, l’éducation, le bien-être et les communautés saines des Inuvialuit, ainsi qu’en investissant dans un avenir brillant pour nos enfants. »

Pendant ce temps, dans les îles Belcher du Nunavut, dans la baie d’Hudson, le hameau de Sanikiluaq voit avancer le projet d’énergie éolienne Anuriqjuak Nukkiksautiit. Cette initiative, menée par la Corporation Nunavut Nukkiksautiit (CNN), une société détenue par les Inuits (filiale de la Société Qikiqtaaluk), prévoit l’installation d’une éolienne d’une puissance de 1 MW et d’un système de stockage d’énergie d’une capacité de 1 MWh. Le projet devrait permettre de remplacer jusqu’à 70 % de la consommation de diesel de la communauté par de l’électricité renouvelable.

« Ce projet représente l’avenir énergétique du territoire, où les ressources renouvelables locales sont utilisées pour produire de l’électricité au lieu de recourir à des énergies fossiles importées », explique Heather Shilton, directrice, CNN.

Elle ajoute que ce projet incarne la « véritable souveraineté énergétique » tout en remédiant à l’un des prix de l’électricité les plus élevés du pays.

« Le territoire continue de subir le fardeau économique lié à sa dépendance au diesel importé. Le projet d’énergie éolienne Anurjquak Nukkiksautiit vise à alléger ce fardeau, en collaboration avec les partenaires de projet. »

Soutenu par un prêt de 6,8 millions de dollars provenant de l’initiative d’infrastructure pour les communautés autochtones de la BIC, le projet, en cours d’élaboration depuis 2016, devrait créer environ 100 emplois pendant la construction et l’exploitation. Il comprendra également un fonds d’amélioration communautaire avec partage des bénéfices. 

Une fois opérationnel à la fin de 2025, il permettra de réduire la consommation de diesel de 2,5 millions de litres par an, soit une réduction des émissions d’environ 1 559 tonnes par an.

M. Flaherty a souligné que le projet incarne un avenir énergétique qui donne la priorité aux droits des Inuits et à la durabilité environnementale, garantissant ainsi un environnement sûr et propre pour les générations futures.

Hillary Thatcher, directrice générale, Investissements, BIC, a souligné les implications plus larges de ces efforts.

« L’abandon du diesel permet aux communautés d’être plus autonomes sur le plan énergétique et de disposer d’un approvisionnement en énergie plus fiable et plus propre, ce qui a des effets très positifs sur la santé. » 

Elle a ajouté que le modèle de financement de la BIC peut être reproduit à travers tout le pays.

« Il existe actuellement une centaine de communautés autochtones qui dépendent entièrement du diesel, et ce modèle peut être reproduit et mis en œuvre afin que ces communautés puissent continuer à prospérer, à se développer et à améliorer leur bien-être. »

Au-delà de l’énergie, la BIC investit dans des infrastructures critiques dans tout le Nord. À Whitehorse, au Yukon, la BIC prête 32 millions de dollars pour la mise en place d’infrastructures sur les terres de la Première Nation de Kwanlin Dün. Ce projet permettra de construire jusqu’à 387 nouveaux logements, répondant ainsi à la demande croissante dans la région.

Dans l’Arctique, la BIC soutient également le projet de route et port de Grays Bay en accordant un financement d’accélération de projet pouvant atteindre 3 millions de dollars. L’objectif à long terme du projet est de permettre l’accès au corridor d’accès à la Province géologique des Esclaves et de le relier à un port en eau profonde dans l’océan Arctique. Il pourrait établir la première liaison terrestre entre le sud du Canada à Edmonton (via Yellowknife) et la côte arctique, remplaçant la route hivernale saisonnière Tibbitt-Contwoyto par une route praticable en toutes saisons.

Stratégiquement situé le long du passage du Nord-Ouest, le port pourrait renforcer la souveraineté du Canada et des Inuits et fournirait des infrastructures critiques à usage double à la Garde côtière canadienne et à la Marine royale canadienne. Il pourrait également faciliter l’exportation de minéraux critiques et améliorerait l’accès aux biens et aux services pour les communautés inuites.

« Le Grand Nord canadien a de nombreux besoins en matière d’infrastructures, et ces investissements ne sont que le début des efforts déployés par la BIC pour améliorer concrètement la vie des collectivités confrontées à des défis uniques », a déclaré Ehren Cory, PDG, BIC. « Le projet de route et port de Grays Bay est la clé pour défendre la souveraineté du Grand Nord canadien et ouvrir des occasions économiques pour la population. »