La Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) réalise des investissements historiques dans les infrastructures aéroportuaires à travers le pays, en engageant plus de 1,6 milliard de dollars pour améliorer les déplacements, les corridors commerciaux et stimuler la croissance économique. Ces investissements concernent quatre aéroports et l’expansion des transports en commun, le prêt le plus important, d’un montant de 1 milliard de dollars, étant accordé à Aéroports de Montréal (ADM) pour le projet de transformation de l’Aéroport International Montréal-Trudeau.

L’Aéroport International Montréal-Trudeau (YUL), le troisième aéroport le plus achalandé au Canada et un chef de file en matière de trafic international de passagers, fait l’objet d’un plan d’investissement décennal visant à accueillir une augmentation prévue de 40 % du nombre de passagers d’ici 2036, soit de 25 millions à 35 millions. L’agrandissement devrait générer 900 millions de dollars par année pour le PIB.

Le PDG d’ADM, Yves Beauchamp, a décrit cette initiative comme la construction de « l’aéroport de demain ».

« Petit à petit, cette infrastructure stratégique évolue. Les projets d’ADM à YUL contribueront à faire progresser les objectifs du Canada, qui consistent à bâtir une économie plus forte, plus compétitive et plus résiliente », a-t-il déclaré.

L’expansion progressive comprend la modernisation des stationnements, du système de manutention des bagages, du réseau routier et des installations du terminal, et devrait être achevée en 2034. D’ici 2028, les investissements en infrastructures devraient générer 3,7 milliards de dollars en PIB et créer jusqu’à 9 000 nouveaux emplois, qui s’ajouteront aux 59 000 emplois déjà soutenus par YUL au Québec.

ADM étant soumise à des restrictions en matière de mobilisation de capitaux propres, le prêt de la BIC lui offre la flexibilité financière nécessaire pour entreprendre une expansion de cette ampleur sans nuire indûment à sa situation financière.

Par exemple, le prêt comprend des dispositions permettant de reporter le paiement des intérêts en cas de perturbations importantes du trafic passager, comme celles qui ont été observées pendant la pandémie de COVID-19.

La transformation de l’aéroport sera complétée par l’extension du REM, dont l’ouverture est prévue en 2027. La BIC a investi 300 millions de dollars dans la liaison ferroviaire et la gare du REM, en plus des 1,38 milliard de dollars investis dans le réseau principal.

Un autre projet d’envergure est en cours à l’Aéroport métropolitain de Montréal (anciennement l’aéroport de Saint-Hubert), sur la Rive-Sud de Montréal. Un prêt de 90 millions de dollars de la BIC soutient la construction d’un nouveau terminal de neuf portes mené par Macquarie Asset Management et Porter Aviation Holdings Inc. Ce terminal devrait accueillir jusqu’à 4,6 millions de passagers nationaux par an, et Porter Airlines prévoit d’y commencer ses activités l’année prochaine.

Porter souhaite reproduire son modèle à succès à l’Aéroport Billy Bishop de Toronto, où le nombre de passagers est passé de 20 000 à 3 millions par an. La compagnie aérienne prévoit desservir au moins 10 marchés nationaux et s’associer à Pascan Aviation pour améliorer les liaisons régionales au Québec.

Selon Brad Cicero, porte-parole de Porter, le projet renforcera la concurrence, fera baisser le prix des billets et créera plus de 400 emplois. Il a souligné le rôle essentiel joué par la BIC dans l’obtention du financement pour le terminal, qui contribuera également à réduire la congestion à l’Aéroport International Montréal-Trudeau et à générer entre 100 et 525 millions de dollars en PIB annuel.

« Le Canada dispose de peu d’options de financement pour l’aviation. La participation de la BIC à ce projet a permis d’obtenir les capitaux nécessaires pour que ce projet d’infrastructures puisse aller de l’avant au coût et dans les délais requis pour sa réussite », a déclaré M. Cicero.

En offrant aux passagers un plus grand choix de destinations, le projet devrait réduire les coûts des voyages aériens nationaux en introduisant une plus grande concurrence et en attirant des transporteurs à très bas prix.

Au Manitoba, la BIC investit 52 millions de dollars dans le projet de réaménagement du terminal de l’aéroport régional de Thompson, ainsi que dans la rénovation des voies de circulation, des aires de trafic et des routes d’accès. L’aéroport relie 37 collectivités du Nord, dont 15 sont autochtones et accessibles uniquement par avion ou par des routes d’hiver. Il joue un rôle essentiel dans la prestation de services essentiels et le soutien d’industries telles que l’exploitation minière et le tourisme. Cet été, l'aéroport joue un rôle critique dans les interventions d'urgence pour lutter contre les feux de forêt dans le nord du Manitoba.

Le nouveau terminal, dont l’achèvement est prévu pour le début de 2026, répond à la menace d’affaissement du pergélisol qui aurait pu entraîner la fermeture de l’aéroport.
« Ce projet changera la donne pour la région », a déclaré Curtis Ross, PDG, Administration aéroportuaire régionale de Thompson.

Le projet positionnera l’aéroport comme un pôle moderne pour le transport dans le Nord et ouvrira la porte à des services élargis, notamment de nouvelles liaisons régionales qui stimuleront l’activité économique dans le nord du Manitoba, ainsi qu’un point de départ pour lutter contre les incendies de forêt.

En Alberta, l’aéroport international de Calgary construit actuellement un centre d’aviation de classe mondiale qui comprendra plusieurs installations construites en plusieurs phases et bénéficiera d’un financement de la BIC totalisant 172 millions de dollars. La première phase du projet comprend une nouvelle installation d’entretien, de réparation et de révision (ERR). Lufthansa Technik, le locataire principal de l’installation, exploitera une nouvelle station de réparation de moteurs dédiée aux moteurs LEAP, la prochaine génération de moteurs d’avion à émissions réduites. L’installation sera dotée d’une station cellulaire d’essai unique en son genre au Canada, dont l’exploitation est prévue de commencer en 2027. Cette installation ultramoderne comblera une lacune dans les infrastructures aéronautiques du Canada en garantissant la disponibilité de services de réparation d’aéronefs essentiels au niveau national, au lieu d’envoyer les avions sur les marchés internationaux pour des services de routine.

Chris Dinsdale, PDG, Administration aéroportuaire de Calgary, a déclaré que le financement traditionnel n’était pas viable et a attribué au soutien de la BIC le mérite d’avoir permis au Canada de remporter le projet face à des soumissionnaires internationaux concurrents.

« En bref, la participation de la BIC n’a pas seulement été utile, elle a été essentielle », a déclaré M. Dinsdale.
Les investissements de la BIC dans les aéroports sont un moteur clé du secteur du commerce et transport, qui contribue à stimuler la croissance économique du Canada en facilitant le transport des biens et des personnes.

Les aéroports canadiens sont considérablement sous-financés, n’ayant pas reçu de subventions comme leurs homologues américains pendant la pandémie de la COVID-19. Les installations vieillissantes nécessitent désormais des investissements importants pour s’agrandir et répondre à la demande au cours des deux prochaines décennies, tandis que certains aéroports créent de nouvelles sources de revenus ou lancent des opérations commerciales à partir de zéro.

La BIC comble diverses lacunes en adaptant ses solutions de financement aux besoins particuliers de chaque aéroport. Dans le cadre de l’agrandissement de l’Aéroport International Montréal-Trudeau, la BIC a fait preuve de souplesse, notamment grâce à des dispositions en cas de perturbations futures du marché, comme le SRAS ou la COVID-19.

« Notre travail consiste à collaborer avec les aéroports afin de cerner leurs besoins et de personnaliser nos produits », explique Divya Shah, directrice générale, Investissements.