Bien que le Jour de la Terre soit célébré à l’échelle mondiale chaque printemps, la lutte contre les changements climatiques est une mission annuelle de 365 jours, affirme l’entreprise dont la technologie est à l’origine de la plus grande bioraffinerie du Canada.
« Chez Enerkem, nous pourrions dire que le Jour de la Terre, c’est tous les jours », affirme Dominique Boies, président et chef de la direction.
Selon lui, l’entreprise québécoise a pour objectif de contribuer à la transition énergétique en participant à la diversification des sources d’énergie et en répondant aux besoins urgents en matière de gestion des déchets.
« C’est pourquoi, chaque jour, notre équipe travaille au développement et à la commercialisation de technologies novatrices qui transforment les déchets en carburants à faible teneur en carbone et en produits chimiques circulaires. »
Enerkem a validé sa technologie thermochimique exclusive à sa première usine commerciale en Alberta qui est en exploitation depuis 2016. Cette technologie a servi de base au développement d’une bioraffinerie d’une valeur de 1,2 milliard de dollars à Varennes, au Québec, qui comprendra le plus grand électrolyseur du Canada. L’électrolyseur fournira de l’hydrogène et de l’oxygène propres en vue de la conversion de plus de 200 000 tonnes de déchets non recyclables et de biomasse résiduelle en biométhanol, avec une capacité pouvant atteindre 130 millions de litres par an.
Le projet permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 170 000 tonnes d’équivalent CO2 par année et de détourner 100 000 tonnes de déchets non recyclables des sites d’enfouissement chaque année. Cela équivaut à retirer 50 000 véhicules de la circulation chaque année.
Une coentreprise formée de Suncor, Shell, Proman et le gouvernement du Québec, Recyclage Carbone Varennes a reçu un investissement de 277 millions de dollars de la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC).
« La conversion des déchets et de la biomasse résiduelle en hydrogène propre est le plus récent effort de la BIC pour aider le pays à atteindre la carboneutralité d’ici 2050 et représente son premier investissement dans les carburants à faible teneur en carbone », a déclaré Ehren Cory, PDG.
L’investissement est essentiel pour soutenir le développement des infrastructures liées au secteur de la transition énergétique, dit-il.
« Les nouvelles installations dans un secteur émergent sont toujours plus coûteuses et nécessitent généralement plus d’investissements, surtout au début. »
Les investissements massifs dans les secteurs éolien et solaire, par exemple, ont donné lieu à d’énormes améliorations technologiques qui ont permis de réduire considérablement le coût des solutions de remplacement à faible intensité de carbone au fil du temps. Selon M. Boies, l’investissement de la BIC dans le projet de Varennes est essentiel pour assurer son développement.
« Les projets d’infrastructure de grande envergure, notamment ceux qui font appel à des technologies renouvelables novatrices et avancées, nécessitent des investissements initiaux considérables qui ne sont pas toujours possibles pour les investisseurs privés à eux seuls », ajoute-t-il.
« Le soutien de la BIC a permis de réduire les risques nécessaires pour aller de l’avant avec la commercialisation de la technologie perturbatrice d’Enerkem qui permettra la première production à grande échelle de biocarburant à partir de déchets au Canada ».
M. Boies dit que l’appui financier est essentiel au développement de l’économie verte du Canada, surtout à un moment où les concurrents investissent de plus en plus dans leur transition énergétique avec la loi américaine sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act) et le plan industriel du pacte vert de l’Europe.
« Ces deux lois agiront comme des pôles d’attraction pour les investissements. Le Canada doit continuer à élaborer sa réponse à ces initiatives. Il devrait y avoir un équilibre entre les règlements ambitieux, les incitatifs, les prêts et les garanties. »