Un vent d’enthousiasme a soufflé cet été, alors que le plus important projet d’infrastructure de Montréal depuis plus d’un demi-siècle a débuté ses activités avec l’ouverture officielle de la première phase du Réseau express métropolitain (REM), le métro léger automatisé de la ville.

Le réseau en construction, d'une valeur de 7,9 milliards de dollars, est financé en grande partie par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), gestionnaire de caisses de retraite québécoises. Le président et chef de la direction, Charles Emond, a déclaré que le modèle de financement, qui comprend un prêt de 1,28 milliard de dollars de la Banque de l’infrastructure du Canada, pourrait être utilisé pour d'autres projets.

« Nous avons prouvé que nous pouvons établir des partenariats constructifs et partager les mêmes valeurs. Nous pouvons aider nos communautés à se développer de manière durable et nous nous en servirons certainement comme plan d’action pour l'avenir », a-t-il affirmé lors d'une entrevue à la Gare centrale, après le voyage inaugural du REM.

M. Emond a également indiqué que le modèle du REM pouvait être exporté vers d'autres communautés.

Le président-directeur général de la BIC, Ehren Cory, a ajouté que l'ouverture de la première phase de la ligne de transport en commun met en évidence son impact et son potentiel.

« Je crois vraiment que le projet du REM peut être un modèle pour d'autres villes et d'autres juridictions qui poursuivent leurs objectifs en matière de transport en commun », a-t-il expliqué après avoir représenté la société d'État fédérale lors des cérémonies d'ouverture.

Selon lui, le projet commencera à révéler les avantages partagés de ce partenariat unique.

« Je suis persuadé que le REM montrera les avantages de notre type de partenariat unique entre entre un investisseur institutionnel comme la CDPQ ... et les gouvernements. »

Il a ajouté que la BIC agit pour aider à débloquer de tels projets et à les rendre rentables.

Le modèle de partenariat public-privé (PPP) pourrait être adopté pour le projet de train à grande fréquence entre Québec et Toronto, a déclaré M. Cory, ajoutant que le gouvernement fédéral tirait les leçons du REM et les appliquait dans ce secteur.

« Je pense que d'autres villes et provinces reconnaîtront que c'est le seul moyen de réaliser pleinement notre ambition de construire les réseaux de transport en commun dont nous avons besoin et, de façon plus générale, l'infrastructure dont nous avons besoin si nous voulons réussir, prospérer sur le plan économique et atteindre nos objectifs de transition énergétique à l'avenir. »

Il a souligné que le nouveau pont Samuel-De Champlain, qui enjambe la voie maritime du Saint-Laurent et assure le transport d'une partie du réseau du REM, est également un grand projet qui a fait appel à un modèle de PPP.

Les deux projets illustrent comment les projets d'infrastructure peuvent être reliés à des immeubles multi-résidentielles construits autour des gares du REM.

François Legault, premier ministre du Québec, estime que le REM changera la façon dont les gens perçoivent les transports collectifs dans la province et que le modèle pourrait être utilisé pour d'autres projets de transport en commun.

D’après lui, il est important que le gouvernement fédéral participe à ces grands projets d'infrastructure par l'intermédiaire de la BIC ou par ses propres moyens.

« Je ne suis pas le seul à le dire. C'est l'avis unanime de tous les premiers ministres provinciaux. Nous avons besoin d'une aide accrue du gouvernement fédéral pour financer les infrastructures. Il y a beaucoup de travail à faire dans les transports collectifs, dans le logement, dans de nombreux secteurs. »

Le ministre des Transports, Pablo Rodriguez, a indiqué que le REM démontre que le pays peut « réaliser de grandes choses » lorsque les trois niveaux de gouvernement travaillent ensemble.

« Cela montre l'importance de la BIC, c'est vrai. Nous savons qu'elle (la BIC) peut jouer un rôle déterminant. Elle l'a fait ici et elle le fera ailleurs dans le cadre de différents projets. »

Le premier ministre Justin Trudeau a ajouté que le REM est un exemple concret de la vision du gouvernement en matière d'infrastructure, qui vise à créer des emplois de qualité, à rendre le coût de la vie plus abordable, à améliorer la vie des gens et à protéger l'environnement.

« Notre vision est de continuer à être des bâtisseurs dans tout le pays », a-t-il déclaré. « Les pays confiants investissent dans leur avenir, dans leur population, et c'est exactement ce que nous faisons et continuerons à faire. »