De plus, les avantages des autobus électriques devraient s’accroître à mesure que les prix d’achat atteindront la parité au cours de la décennie avec la baisse attendue du coût des batteries.
Marco D’Angelo, président-directeur général de l’Association canadienne du transport urbain, affirme que la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) contribue à accélérer l’électrification des parcs d’autobus urbains en encourageant les commandes importantes et non l’achat de quelques-uns à la fois par chaque municipalité dans le cadre d’un projet pilote.
« Le rôle de chef de file que la BIC a joué en tant que catalyseur a permis, je pense, d’éliminer un grand nombre d’obstacles financiers et opérationnels qui empêchaient les organismes locaux de transport en commun de décider de faire le saut du diesel conventionnel ou du gaz naturel », a-t-il déclaré.
Selon la mairesse de Calgary, Jyoti Gondek, l’adoption de transports en commun plus efficaces et durables ne constitue qu’une des façons dont les municipalités réduisent les émissions de carbone pour lutter contre les changements climatiques.
Elle estime que la plus grande ville de l’Alberta obtient un « excellent rendement sur investissement » de sa commande de 259 autobus zéro émission (AZE) en investissant 100 millions de dollars, en plus de recevoir 165 millions de dollars en prêts de la BIC et des millions de dollars en subventions gouvernementales.
« Notre partenariat avec la Banque de l’infrastructure du Canada a été essentiel pour nous assurer de pouvoir acquérir une flotte sans émissions beaucoup plus rapidement que nous l’aurions fait nous-mêmes. »
Ehren Cory, président-directeur général de la BIC, a déclaré que la société d’État est un partenaire d’investissement clé pour augmenter de manière significative l’accès au transport public durable et l’objectif du gouvernement du Canada de 5 000 AZE.
« Les autobus électriques sont l’un des moyens les plus faciles de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports qui représente 25 % de la production de carbone au Canada », a-t-il précisé.
La BIC contribue à accélérer la réduction des émissions de carbone des parcs de véhicules de transport en commun en couvrant les coûts en capital initiaux plus élevés des AZE par rapport aux autobus diesel. Jusqu’à maintenant, la BIC a engagé plus de 1 milliard de dollars pour aider les sociétés de transport en commun de Brampton, d’Edmonton, d’Ottawa, de la région de Durham et de Calgary, et près de 500 millions de dollars pour aider les exploitants d’autobus scolaires du Québec et de la Colombie-Britannique à moderniser leur flotte.
La compagnie Lion Électrique, l’un des nombreux fabricants canadiens de ces véhicules, affirme que son carnet de commandes n’a jamais été aussi chargé dans un contexte de croissance alimentée en partie par l’adhésion des administrations aux efforts mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
« Eh bien, c’est le bon moment. Je veux dire, évidemment, il y a un grand engouement pour le virage électrique, surtout dans le monde du transport scolaire parce que c’est logique », dit Patrick Gervais, vice-président, Marketing et communications de l’entreprise québécoise.
New Flyer (NFI), fabricant d’autobus établi à Winnipeg, a déclaré qu’elle profite d’un nombre record d’appels d’offres grâce à un financement gouvernemental sans précédent au Canada et aux États-Unis.
« Nos équipes de vente, de soumissions, d’ingénierie et d’exploitation ont toutes été extrêmement occupées en 2022. Nous avons reçu de nouvelles commandes (commandes fermes et options en carnet) pour plus de 3 800 unités et nous avons livré le plus grand nombre de soumissions trimestrielles jamais réalisées au troisième trimestre de 2022 », a déclaré Stephen King, vice-président, Stratégie et relations avec les investisseurs.
NFI (ou New Flyer) prévoit que cette forte croissance se poursuivra avec l’accélération de la transition vers l’électricité.
« Mais la transition prendra encore du temps. C’est une évolution, et non une révolution », a-t-il ajouté.